En 1944, les déportations continuent
Les juifs en Dordogne
De l'exclusion à la persécution
Suite à cette loi, les premières mesures antisémites sont mises en place : l'interdiction d'accéder et d'exercer des fonctions publiques, on vend leurs biens aux enchères, leur compte en banque est bloqué...
A partir du 2 juin 1941 une autre loi est mise en place, le recensement des Juifs en zone Sud.
Dans le premier document du site des archives départementales de Périgueux, le préfet de la Dordogne s'adresse aux sous-préfets de Bergerac, de Nontron et de Sarlat, aux maires du département de la Dordogne (en zone libre) ainsi qu'à ceux des cantons de Pujols et Ste-Foy-la-Grande (Gironde non occupée).
Les destinataires de ces lettres doivent dresser la liste nominative de tous les juifs connus ou réputés juifs dans leur commune. Cela doit être fait exclusivement par eux et en secret.
C'est le gouvernement Français qui a décidé cela.
On identifie les étrangers sur des listes afin de les éloigner en les envoyant dans des « centres ».
A partir de 1942, de nouvelles persécutions antisémites voient le jour : l'arrestation et le regroupement des juifs ou bien les israélites étrangers. C'est une opération violente et planifiée.
Au niveau national et européen, une grande haine s'installe envers les juifs et les étrangers, des lois antisémites et racistes sont mises en place. Ces derniers sont alors envoyés dans des camps de concentration afin de les exterminer. Ils sont arrêtés, dénoncés et regroupés pour les envoyer dans ces derniers. La Gestapo vend aux enchères les biens de ces victimes.
Le MNCR est le mouvement national contre le racisme créé en 1942 par un mouvement de résistance communiste originaire de Périgueux afin d'aider les populations juives et étrangères et à les épargner de cet enfer : ils prennent conscience du massacre actuel. M. Finkler prend part activement à ce mouvement et colle dans Périgueux des papillons critiquant vivement le régime de collaboration.
Le Tract du MNCR ci-dessous, dénonce le racisme ainsi que l'antisémitisme. (Tract du MNCR (Mouvement national contre le racisme) distribué à Périgueux. (1 W 1803))
Dans les listes dressées par la préfecture figurent des personnes réfugiées à Belvès : Scheyer Maurice, Scheyer Marguerite et Oriesteinora... Originaires d'Autriche et de Roumanie, ce sont des étrangers juifs, ils figurent sur cette liste planifiant les arrestations (voir ci-dessous, photo extraite du site des archives départementales).
Jusqu'alors, pour échapper à cela, entre 1943 et 1944, ils se sont cachés et réfugiés dans le château de la Barde qui est situé au nord du bourg de Belvès, juché sur un coteau. C'est l'ancienne demeure des Vassal, de la Barde et de la famille Cassang. Il assurait par la même occasion la fonction d'asile psychiatrique pour femmes. Grâce à cette action, ils ont réussi à sauver des vies alors qu'ils risquaient à leur tour d'être arrêtés pour cet acte charitable.
A Belvès, monsieur Jacob JOZEFOWSKI d'origine polonaise, âgé de 33 ans, a été déporté par le convoi 51, vers Sobidor en 1943. Il n'a pas survécu. Monsieur François WROBLEWSKI, (membre de la M.O.I.), âgé de 24 ans, a été exécuté sommairement le 24 juin 1944 à Fongauffier. (Son nom est noté Wroblenski ci-dessous).
EN 1944
D'après le site https://stevemorse.org/france/ , nous avons compté 285 personnes déportées de Dordogne en 1944 (Serge Klarsfeld dans le livre Le mémorial des enfants juifs déportés de France, en recense 370 sur une carte à propos de 1944). Le dernier convoi comportant des personnes de ce département (le numéro 77) est parti le 31 juillet 1944. "Le 31 juillet, 1 300 personnes, dont 300 enfants, quittent Drancy en direction de l'Allemagne" nous dit Le Mémorial de la Déportation des Juifs de France édition 1978. C'est l'avant dernier parti de France. Le dernier, le 79, part le 17 Août de Paris peu avant la libération de la capitale !
Ces photos ont été tirées d'une exposition issue de l'ouvrage de Serge Klarsfeld mentionné plus haut.





